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Les transports dans les quartiers Nord

Les transports dans les quartiers Nord

Faire monter vers Septèmes un BHNS par la route nationale dans un premier temps, puis compléter sur le plus long terme, le dispositif en site propre en prolongeant le tramway d’Arenc à St-antoine, c’est séduisant !

Mais cela résoudra-t-il fondamentalement le problème d’attractivité alternative à la voiture pour les déplacements quotidiens ?

Autrement dit : le gain de vitesse commerciale risque d’être tout à fait minime au regard de l’investissement de 15 M euros hors matériel roulant.

Si l’objectif du BHNS est d’accroître la capacité et la rapidité de rabattement vers le terminus métro du capitaine Gèze, pour accéder au centre ville, pourquoi ne pas inverser la logique ?

C’est-à-dire, prolonger le métro vers Saint-Antoine et l’hôpital Nord pour aller chercher les usagers directement, sans rupture de charge et avec l’assurance d’une vitesse commerciale garantie ?

J’entends la réponse qu’on oppose à cette option : le ratio est 10 fois plus élevé en terme d’investissement pour un métro que pour un BHNS : 1 KM de Métro = 10 KM de BHNS.

Oui, il y a des investissements lourds et des emprunts à long terme qu’il faut avoir le courage de décider et que l’on ne regrette pas.

Le métro est de ceux là, et il n’est jamais trop tard pour bien faire !

Comme je dis et répète à chaque fois : personne ne se plaint aujourd’hui d’avoir remboursé sur 30 ans un métro qui assure à lui seul 44% des voyages de la RTM, pour 9 fois moins de kilomètres réalisés que les bus.

En plus, le pôle d’échange au Capitaine Gèze, comme celui de Castellane, avec l’arrivée du tramway, ne peuvent, et ne doivent en aucun cas être considérés comme des pôles d’échanges terminus.

En effet, comment pourrions-nous considérer que de tels pôles d’échange puissent être des portes d’entrée Nord ou Sud de Marseille, comme je l’ai vu écrit noir sur blanc sur des notes de travail interne à la CUM.

Les habitants des quartiers nord et sud de Marseille ne méritent pas de supporter les nuisances dues à la circulation automobiles des dizaines d’années encore.

Ce serait un non sens. Il faut clarifier la politique de la CUM à ce sujet.

Ces projets doivent s’insérer dans une stratégie urbaine globale. Ils doivent intégrer les enjeux environnementaux tant globaux que locaux, et de lutter contre la congestion routière en ville.

Je ne veux en rien démolir les choix qui nous sont proposés. Bien au contraire, je les porte pour ma part depuis plus de dix ans dans le cadre des responsabilités que j’ai exercées. Je suis simplement en train de dire, que notre agglomération a pris un tel retard dans l’organisation de Transport Collectif en Site Propre qu’il nous faut avoir de l’ambition en ce domaine.

Viser juste, c’est viser d’un même mouvement un développement spatial qualitatif et attractif des offres de transports, une optimisation de l’existant, une efficacité maximale et durable de l’investissement, car celui-ci nous est compté.

Et de ce point de vue, j’entends régulièrement, y compris parmi mes amis, une ritournelle qui m’enjoint au réalisme et à la mesure.

Et pourtant, pourrions nous dire aujourd’hui que le Maire historique de Marseille, comme aime à le claironner Mr Gaudin lui-même, Gaston Defferre, a eu tort d’engager financièrement la ville pendant plus de 30 ans pour notre métro, transport le plus rapide, le plus propre et le plus durable ?

Si Gaston Defferre n’avait pas rêvé ce Transport en Commun en Site Propre, s’il n’avait pas eu cette ambition démesurée à l’époque, il est bien certain que nous serions tous asphyxiés par la circulation automobile aujourd’hui.

Marseille n’a pas les moyens d’une politique petit bras !

Alors, pourquoi ne pas nous engager dès aujourd’hui sur de véritables Transports en Commun en Site Propre, tel le métro jusqu’à Septèmes via l’Hôpital nord et Château-Gombert ?


Frédérique DUTOIT Président du groupe CRC Marseille

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